PLAIES ET BOSSES
En cas de chute, les gestes essentiels sont de laver, désinfecter, sécher puis panser.
Laver
Le meilleur lavage se réalise à l’eau courante. Elle est suffisamment contrôlée en France pour être utilisée directement. Cela peut se faire sous le robinet ou sous la douche. Elle permet d’évacuer le sang coagulé, certains gravillons, la terre, la boue. On peut aussi utiliser l’eau savonneuse : il faut bien faire mousser sur un gant de toilette ou des compresses et nettoyer en frottant doucement, puis rincer abondamment. Il faut bien nettoyer la blessure, prendre le temps de retirer tous les corps étrangers avec une petite pince à épiler et couper les peaux mortes ou trop déchiquetées. C’est aussi pour cette raison que les cyclistes se rasent les jambes. Une plaie sur une peau rasée est beaucoup plus facile à nettoyer que la même plaie avec du goudron dans les poils.
Désinfecter
Après le lavage, on va désinfecter. On ne peut pas citer tous les désinfectants qui existent, mais nos habitudes vont vers la bétadine, l’héxomédine ou la simple eau oxygénée. La bétadine et l’eau oxygénée détruisent certaines bactéries (anaérobie) contrairement à certains autres désinfectants. En revanche, l’alcool ou les produits en contenant sont déconseillés car leur contact sur les plaies est douloureux. Le mercurochrome n’est plus utilisé et l’éosine, qui colore les plaies, est déconseillée. Il est également déconseillé voire dangereux de mélanger les désinfectants.
Sécher et panser
Il faut ensuite faire sécher. Si la plaie est superficielle, l’air est le meilleur cicatrisant. On a donc tout intérêt à laisser autant que faire se peut la plaie à l’air. On peut même utiliser un séchoir à cheveux que l’on réglera sur tiède ou froid et que l’on placera à 20 ou 30 cm de la plaie le temps nécessaire. Le séchage va produire une croûte et la plaie ne suintera plus. Pour la nuit, on placera une compresse recouvrant toute la plaie et on la fixera avec du sparadrap. Le lendemain, si elle est légèrement collée, il suffira de l’humidifier à l’eau pour qu’elle se décolle doucement puis de désinfecter à nouveau et de laisser, si possible, à l’air.
Si la plaie est plus profonde, on posera un pansement gras (tulle gras ou biogaze) ou les nouveaux pansements hydrocolloïdes qui sont non adhésifs et non occlusifs. Ils permettent la cicatrisation en profondeur. On les recouvre là encore d’une compresse stérile et le pansement sera refait toutes les 24 ou 48 heures selon le suintement.
Si les plaies sont très étendues, on peut réaliser un bandage sur les compresses avec une simple bande velpeau, une bande de contention ou une bande cohésive (qui colle sur elle-même uniquement), à condition de ne pas trop la serrer et de ne pas faire un garrot. Il est généralement déconseillé de mettre de la pommade sur une plaie. Elle n’accélère pas la cicatrisation. Pour les petites plaies, la croûte se forme entre 48 heures et 6 jours. Sous la croûte, les tissus se reforment. Il ne faut donc pas l’arracher. Elle tombera d’elle- même dans les 15 jours à 3 semaines. Si la croûte est tenace et qu’elle ne veut pas tomber, on peut utiliser de la vaseline médicinale qui va la ramollir progressivement. Lorsque la croûte tombe, la peau est rosée et fine et il faut éviter les expositions au soleil (mettre un petit pansement protecteur si nécessaire). Si la plaie macère, c’est qu’elle est occluse. Il faut la renettoyer à l’eau et la laisser au maximum à l’air. Si elle s’infecte, il faut consulter un médecin. Un nettoyage plus profond et éventuellement une pommade antibiotique suffiront souvent.
Une plaie s’accompagne souvent d’un œdème périphérique, d’une raideur et de douleur le lendemain. Ne soyez donc pas surpris si vous voulez rouler. Pour la douleur, vous pouvez prendre des antalgiques (paracétamol) ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (type ibuprofène)
CYCLISME ET DENTITION
En cas d’accident, les fractures dentaires, voire la perte d’une ou plusieurs dents déchaussées peuvent se produire lors des chutes.
Si cela est possible, il faut ramasser la ou les dents, les passer à l’eau (sans les brosser) et les conserver dans du lait, ou à défaut……dans la bouche (le milieu salivaire permet une bonne réimplantation).
Quelques conseils relevés dans des articles du Dr PORTE dans "Le Cycle"
